Des toxines fabriquées par des algues unicellulaires peuvent s'accumuler, via la chaîne alimentaire, dans les fruits de mer et les poissons.
La plupart du temps, les algues en cause appartiennent au groupe des dinofiagellés .

Durant les périodes de grande abondance de ces algues dans l'eau de mer, des cas d'intoxication par les coquillages peuvent être signalés. Même si le nombre total de cas déclarés annuellement est relativement faible comparé à celui des Toxi-infections alimentaires d'origine bactérienne, leur gravité justifie une surveillance attentive de ces produits.
En effet, la consommation de coquillages contaminés peut provoquer la mort en quelques heures.

Les mollusques bivalves se nourrissent en filtrant l'eau de mer. Ce faisant, ils peuvent accumuler dans leurs tissus, sans en être incommodés eux-mêmes, les toxines renfermées dans les algues dont ils se nourrissent. Palourdes, moules, huîtres, etc. peuvent provoquer des cas d'empoisonnement alimentaire.

Intoxication paralysante par les coquillages
Picotements, engourdissement des lèvres, de la langue et du bout des doigts, sont les premiers signes de l'intoxication paralysante. Ils se manifestent quelques minutes seulement après l'ingestion des coquillages. Un peu plus tard, l'engourdissement gagne le visage, le cou et les membres, et des signes d'incoordination et de paralysie musculaires apparaissent. Dans les cas graves, on observe des signes de détresse respiratoire de plus en plus sévères, ce qui peut conduire à la mort du malade dans les douze heures qui suivent la consommation des coquillages. Le taux de mortalité est de l'ordre de 20 %. Si la personne survit aux premières 24 heures, le pronostic est bon et les fonctions normales se rétablissent d'elles-mêmes en quelques jours. Il n'existe pas d'antidote connu, et les seules mesures d'assistance thérapeutique sont le lavage d'estomac et la respiration artificielle si nécessaire. La gravité des symptômes dépend principalement du type de toxine et de la dose ingérés Les coquillages contaminés ne présentent aucun signe particulier permettant de les distinguer des coquillages sains.

Intoxication amnésiante par les coquillages
L'acide domoïque est un acide aminé neurotoxique qui joue un rôle excitateur pour le système nerveux central. L'intoxication amnésiante se manifeste dans un délai de moins de 24 heures par des vomissements et des douleurs abdominales, suivis un peu plus tard, si la dose absorbée est suffisante, par des symptômes neurologiques: confusion, perte de mémoire, désorientation. Dans les cas graves, la maladie évolue en convulsions et coma. Les personnes ayant subi de tels signes neurologiques conservent souvent, après la guérison, des séquelles permanentes, en particulier au niveau de la mémoire, d'où le nom d'intoxication amnésiante.
Intoxication diarrhéique par les coquillages
Toutes les toxines d'algues ne génèrent pas un syndrome neurologique. Certaines espèces (Dinophysis et Prorocentrum, par exemple) fabriquent des toxines qui provoquent plutôt des désordres gastro-intestinaux (vomissements, diarrhée), lesquels peuvent persister jusqu'à trois jours. Ce type d'intoxication est, à l'heure actuelle, surtout répandu au Japon et, à une fréquence moindre, en Europe.
Intoxication à la cigiiatoxine
À l'échelle mondiale, l'intoxication à la ciguatoxine (Ciguatera poisoning) est le plus important problème de santé publique relié à la consommation de poissons et de fruits de mer. On estime le nombre d'empoisonnements à plus de 50 000 par an. Cette intoxication sévit principalement chez les populations des zones côtières des mers chaudes du globe (océan Pacifique, océan Indien, mer des Caraïbes). Des toxines d'algues sont encore ici à l'origine de la maladie, les crustacés et les poissons incriminés se contaminant via la chaîne alimentaire. Les symptômes ressemblent généralement à ceux d'une intoxication paralysante par les coquillages: picotements et engourdissement des lèvres, de la langue, quelques minutes à peine après la consommation du poisson. De la nausée et des vomissements se manifestent dans certains cas. Une grande faiblesse musculaire, des troubles de vision, de l'incoordination motrice et un état dépressif sont d'autres symptômes importants de l'intoxication. Le taux de mortalité est de 5 à 20%. La plupart du temps, le rétablissement se fait progressivement, car des effets neurologiques peuvent persister pendant plusieurs mois. Il n'existe aucun antidote connu. On conseille d'éviter la consommation des poissons des espèces à risque (barracuda, le mérou, le vivaneau et plusieurs autres,), surtout les gros spécimens, durant les séjours dans ces pays.
Prévention :	La seule mesure préventive face à toutes ces intoxications consiste à surveiller l'abondance des algues toxiques dans l'eau de mer et à échantillonner périodiquement les bancs de coquillages afin d'y déceler la présence de toxines. La plupart des cas d'intoxication proviennent de la consommation de coquillages ramassés en zone interdite.